Définition

Définition 

La piroplasmose ou babésiose est une maladie très fréquente en France et bien connue des vétérinaires. Elle est la conséquence de l’infection et de la multiplication dans les globules rouge du sang de parasites appelés « piroplasmes ». Il existe plusieurs types de piroplasmes responsables de cette affection, certains sont dits de « grande forme », d’autres de « petite forme ». Ils sont tous transmis par des tiques (ou vecteur). Cette maladie est répandue en France et potentiellement grave. Néanmoins elle n’affecte pas l’Homme. Le rôle du vétérinaire est de prévenir, de guérir et d’informer ses clients sur les risques associés à la piroplasmose.

Répartition géographique

Compte tenu de la nécessité d’une piqûre de tique pour transmettre les parasites, la répartition géographique et la fréquence d’apparition de la babésiose suivent la distribution des tiques. En Europe, les trois principales tiques impliquées sont : Dermacentor reticulatus, Rhipicephalus sanguineus (tique du chenil) et Ixodes ricinus. Les foyers de babésiose dépendent donc de la présence, du nombre et de l’activité des tiques vectrices (pics automnal et printanier). Finalement, la répartition est hétérogène et mouvante selon la saison et les changements de l’environnement, mais pour conclure, on retiendra que la maladie est présente toute l’année partout en France.

Symptômes de la piroplasmose

On distingue 3 formes de piroplasmose : une forme asymptomatique, une forme « non compliquée » et une forme « compliquée ».

Forme non compliquée

Les animaux atteints de la forme non compliquée présentent un abattement d’apparition brutale, de la fièvre franche et persistante (40°C pendant 48h dans 98% des cas), des muqueuses pâles, une anémie (diminution du nombre de globules rouges), des urines anormalement colorées (brunes à rouges) et un ictère (coloration jaune des muqueuses et de la peau). Dans des cas plus graves, la maladie peut engendrer une insuffisance rénale et/ou provoquer des désordres au niveau du foie.

Forme compliquée

Les animaux souffrant de cette forme présentent des symptômes de « choc ». Il s’agit d’une réponse inflammatoire généralisée inappropriée de l’organisme associée à la défaillance de plusieurs organes vitaux (foie, reins, système nerveux…). Il s’agit d’une urgence ! L’animal présente également de nombreuses modifications de ses paramètres sanguins et un ictère. Cette forme peut évoluer de trois façons : guérison en 15 jours où la convalescence est longue, rechute en 8 à 10 jours ou mort si le choc persiste. Le pronostic des formes compliquées est relativement sombre même si le diagnostic et la prise en charge médicale sont précoces.

Diagnostic de la piroplasmose

Le diagnostic repose d’une part sur l’historique de l’animal : exposition aux morsures de tiques (balades, zone géographique) et d’autre part sur les symptômes : fièvre (syndrome pyrétique), urines colorées et ictère (syndrome hémolytique). L’observation des parasites est le diagnostic de certitude. Cela est réalisable au chevet du patient par le vétérinaire traitant. Néanmoins, les piroplasmes peuvent être présents sans que ce dernier ne les voie. Il est tout de même possible d’envoyer du sang en analyse à un laboratoire afin de chercher le parasite sur un plus grand échantillon de sang.

Prise en charge de la piroplasmose

La prise en charge médicale dépend de la gravité des symptômes. Le traitement varie selon le piroplasme en cause.

Piroplasmes de grande forme

Le traitement contre la piroplasmose consiste en une injection d’une molécule appelée carbesia. Cette injection est douloureuse et le carbesia présente de nombreux effets secondaires, néanmoins il est le seul traitement efficace connu contre ces parasites sanguins. Pour les piroplasmes de grande forme l’animal doit s’améliorer 24 à 36h maximum post injection. Si après 36h votre animal est toujours abattu alors il s’agit d’un cas compliqué. Une seconde injection de carbesia est réalisée et l’exploration via une analyse sanguine du foie et des reins est nécessaire. Selon l'état de votre animal une hospitalisation est à envisager. Les résultats sanguins orientent ensuite la prise en charge de votre animal. Attention, il est possible environ dix jours après la première injection d’observer une rechute. Il faudra, le cas échéant, consulter votre vétérinaire pour réitérer le traitement. Bien que la prise en charge soit précoce et que tous les traitements nécessaires soient réalisés, il est possible que votre animal ne réponde pas aux soins et que son pronostic vital soit engagé. La mortalité de la piroplasmose est variable et dépend de l’atteinte de l’animal : plus la forme est grave, plus le pronostic est engagé. Néanmoins, la guérison ne peut se produire, chez un animal atteint d’une forme compliquée ou non, sans le diagnostic précoce et le traitement approprié.

Piroplasmes de petite forme

Le traitement contre les petites formes repose sur le même principe de réponse à l’injection (bien que le médicament soit différent) que le traitement contre les grandes formes. Les complications, le soutien des grandes fonctions (foie et rein) doivent également être considérés. Si votre vétérinaire le juge nécessaire votre animal peut nécessiter une hospitalisation. Encore une fois, même si le diagnostic précoce et la médicalisation améliorent les chances de survie (il vaut mieux soigner que ne rien faire), l’issue peut toutefois être fatale pour l’animal.

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Prévention 

La tique est fondamentale dans la transmission des piroplasmes, la prévention de la maladie est ainsi basée sur la lutte contre ces vecteurs. L’idée reçue est que les tiques « tombent » des arbres lors des balades en forêt. En réalité, elles sont plutôt sur les hautes herbes et parviennent à s’accrocher à votre animal quand il s’en approche. Il est donc primordial d’inspecter rigoureusement le pelage de votre chien après une balade, ou de votre chat s’il a accès à l’extérieur. Si vous constatez la présence d’une tique, retirez-la à l’aide d’une pince tire tique (en vente chez votre vétérinaire) immédiatement. En effet une tique enlevée moins de 24h après sa fixation présente un risque moindre de transmettre des maladies. Il existe également des spécialités vétérinaires ayant un effet répulsif et/ou létal sur les tiques. Renseignez-vous auprès de votre vétérinaire qui vous orientera vers le produit le plus adapté pour votre animal. De plus, il existe un vaccin disponible pour les chiens permettant d’éviter les formes graves de piroplasmoses (il n’empêche pas l’infection). Attention, ce vaccin ne protège pas contre tous les piroplasmes capables de transmettre la maladie. Il ne dispense pas non plus d’une bonne protection anti-tique. Enfin, il est possible d’utiliser le traitement de carbesia en prévention dans de rares cas : si votre animal est « à risque » (avec des facteurs de comorbidité, par exemple s’il est immunodéprimé), ou si vous comptez vous rendre dans une zone d’enzootie (épidémie locale). Cette éventualité n’exempte pas non plus d’une bonne lutte contre les tiques avec un antiparasitaire efficace ni de l’inspection rigoureuse du pelage !

Conclusion

La piroplasmose ou babésiose est une maladie transmise par les tiques, présente partout en France. Afin de limiter le risque d’exposition aux tiques vectrices il convient d’abord d’utiliser une protection antiparasitaire adaptée prescrite par votre vétérinaire. Il s’agit également d’inspecter rigoureusement, après chaque balade ou après chaque sortie à risque, le pelage de votre animal, en effet le risque de transmission de l’infection diminue grandement si la tique est retirée moins de 24h après sa fixation. Attention, les tiques ne transmettent pas uniquement la piroplasmose ! Ces acariens sont également vecteurs d’autres maladies (Lyme, erhlichiose, virus, hépatozoonose…) d’où l’importance de la lutte. Enfin, si vous pensez que votre animal présente des signes de piroplasmose, contactez immédiatement votre vétérinaire pour traiter correctement votre animal avant que l’atteinte ne soit trop grave. Dans ce cas, une hospitalisation peut s’avérer nécessaire.