Les entropions

Il s’agit d’un enroulement du bord libre de la paupière (inférieure ou/et supérieure) vers l’intérieur de l’œil.

Il existe plusieurs types d’entropions chez les animaux de compagnie :

  • Les entropions congénitaux : ils s’observent souvent plusieurs mois après la naissance, entre deux et six mois. De nombreuses races sont prédisposées : les brachycéphales (Chow-chow, Sharpei, Bulldog Anglais, Rottweiler), Setter irlandais, Labrador Retriever, Saint-Bernard, Dogue Allemand, Caniche… ainsi que Persan et Maine Coon chez le chat. La localisation de l’entropion est souvent spécifique à la race mais on rencontre plus souvent des enroulements de la paupière inférieure au niveau de l’angle externe de l’oeil, sauf chez le Shar Pei, chez qui les plis de peau au niveau de son crâne favorisent l’apparition d’entropions des paupières supérieures [1]
  • Les entropions spastiques, qui surviennent plus fréquemment chez les chats. Ils sont secondaires à une douleur oculaire, un blépharospasme (fermeture involontaire des paupières par contraction du muscle orbitaire), une énophtalmie (enfoncement du globe oculaire dans l’orbite suite à une douleur provoquée par un ulcère cornéen par exemple, une perte de poids et une fonte de la graisse orbitaire chez les animaux âgés ou malades, une déshydratation) et peuvent rester à vie.
  • Les entropions cicatriciels qui suivent un traumatisme, une chirurgie de reconstruction de la paupière.
  • Les entropions comme conséquence d’une taille ou position anormale du globe oculaire (microphtalmie, énophtalmie…) qui sont liés à d’autres maladies.

Les signes cliniques sont provoqués par l’irritation et le frottement continu des cils (ce que l’on appelle trichiasis) sur l’œil : on observe un épiphora (écoulement de larmes), un blépharospasme, une hyperhémie conjonctivale (l’irritation entraîne une augmentation de taille des vaisseaux conjonctivaux), une kératite (inflammation de la cornée du fait des frottements : la cornée est œdématiée, des ulcères apparaissent ainsi que des vaisseaux sanguins) qui peut devenir ulcérative, jusqu’à l’apparition d’un tissu de granulation cicatriciel sur la cornée qui altère la vision. La douleur oculaire associée est plus ou moins tolérée suivant l’animal [2].

Traitement

Le traitement des entropions est chirurgical et peut être pris en charge pour une assurance chien et une assurance chat Agria. Le vétérinaire examinera soigneusement l’œil de l’animal - en utilisant un anesthésique local pour lever le spasme oculaire – afin de connaître la quantité de peau qu’il devra retirer. Il vaut mieux attendre la fin de la croissance de l’animal pour éviter de réintervenir. L’opération se fait sous anesthésie générale (des examens sanguins pré-anesthésiques pourront être proposés), après une tonte minutieuse de la région oculaire. C’est peut-être l’étape anesthésique qui présente le plus de « risque », car la suite de l’opération est relativement fiable si la technique est maîtrisée.

Pour les entropions juvéniles (un animal âgé de moins de 4 mois), des points éversants sont mis en place pendant un peu plus d’un mois. Pour les entropions simples sur les animaux plus âgés, il existe deux techniques.
Pour les paupières supérieures, le vétérinaire retire une partie très épaisse « en côte de melon » et suture en laissant une bande de chair à l’air libre, ce qui permettra lors de la cicatrisation d’obtenir l’éversion du bord libre de la paupière et des cils qui pointeront vers le haut : c’est la technique de Stades. Cette méthode peut également être utilisée en cas d’entropion de la paupière inférieure chez le chat : une équipe britannique a étudié son intérêt et a permis de prouver que cette dernière peut faire partie de l’arsenal thérapeutique destiné à corriger l’anomalie [3] et [4].
La technique de Celsus-Hotz est utilisée pour les paupières inférieures : un croissant de paupière est retiré, d’une épaisseur égale au degré d’enroulement de la paupière, puis une suture est effectuée pour retendre la peau de manière homogène.
Dans les 15 jours suivant l’intervention, l’animal devra supporter une collerette, des nettoyages locaux ainsi que des antibiotiques donnés trois à quatre fois par jour. Les fils de suture cutanée sont retirés (sous sédation ou non) dans les deux à trois semaines suivant l’intervention.
Des complications existent : les sutures peuvent s’ouvrir et entraîner un retard de cicatrisation, la correction peut être trop faible ou trop importante, un œdème peut se former au niveau de la paupière et nécessiter un traitement anti-inflammatoire, l’entropion peut récidiver.

Les ectropions

L’ectropion est une éversion du bord libre de la paupière. Cela concerne le plus souvent les paupières inférieures du chien, de manière bilatérale (des deux côtés). Les causes sont primaires : certaines races géantes sont prédisposées à une longueur excessive de paupière (elle dépasse de 5 à 15 mm la longueur considérée normale chez le chien (30-35 mm), c’est le cas des chiens de chasse (Bruno Saint-Hubert Français, Basset Artésien Normand) Cocker Spaniel Anglais et Américain, Retrievers, Saint-Bernard, Bouvier Bernois, Chow-Chow, Bulldog anglais, Boxers, Bullmastif et Dogue Allemand, Dogue de Bordeaux et Mâtin de Naples.
Quelquefois, l’ectropion est secondaire à une cicatrice, acquise par suite d’un traumatisme, une dermatose ou une chirurgie de correction. Il existe aussi des ectropions d’origine paralytique, secondaire à une paralysie faciale.

Les signes cliniques provoqués par l’ectropion chez le chien sont une hyperhémie conjonctivale, un épiphora (larmoiement), des conjonctivites à répétition, des sécrétions oculaires séreuses, muco-purulentes ou purulentes. Chez les races géantes comme le Dogue Allemand, le Bull Mastiff ou encore le Saint Bernard, il est fréquent de voir un ectropion associé à un entropion. On parle de macroblépharon ou « œil en diamant ».

Comme pour l’entropion, une consultation spécialisée en ophtalmologie est nécessaire, avec instillation d’un anesthésique local. La correction chirurgicale peut se révéler complexe et nécessiter la combinaison de plusieurs techniques de plastie [5].

Traitement

Le traitement d’un ectropion est donc souvent chirurgical et peut être pris en charge pour une assurance chien et une assurance chat Agria. Les vétérinaires peuvent utiliser la technique de Kuhnt Szymanowski pour résoudre un ectropion de la paupière inférieure. Elle consiste en une pré-incision sous le bord libre de la paupière inférieure, suivie d’un raccourcissement de la paupière inférieure avec augmentation du tonus du canthus et la suture en deux plans pour éviter un œdème ou une déhiscence de la plaie.

Le traitement d’un macroblépharon se fait par la technique de Celsus-Hotz à laquelle s’ajoute une résection cunéiforme et une réduction de la longueur palpébrale jusqu’à 20 ou 30% (suivie de points de suture en « lacets de bottine » et points simples).

Prévention et soins

En cas d’ectropions ou d’entropions mineurs, « il est conseillé de ne pas corriger le défaut et de réaliser un traitement hygiénique régulier afin de limiter l’accumulation de particules irritantes dans le cul-de-sac conjonctival » [6]. Si l’animal est prédisposé génétiquement à développer cette anomalie, il faut surveiller soigneusement ses yeux et prodiguer des soins locaux adaptés (des lavages oculaires peuvent être réalisés avec des solutions adaptées pour maintenir une hygiène irréprochable). Des visites chez le vétérinaire peuvent être prévues jusqu’à la fin de sa croissance (jusqu’à un an et demi voire deux ans suivant les races) et il faut être attentif à l’apparition de signes cliniques décrits ci-dessus qui sont des motifs de consultations vétérinaires : larmoiement ou écoulements séreux, fermeture de la paupière, rougeur des conjonctives…

Il n’existe malheureusement pas de prévention génétique : la présence d’un gène majeur est discutée, il n’existe pas de test génétique fiable sur le marché et les éleveurs rencontrent parfois des difficultés à sélectionner leurs animaux reproducteurs.