Les caméras à haute vitesse pour détecer les boiteries

Les caméras haute vitesse ont auparavant été utilisées dans la recherche sur la santé humaine et équine. Elles n’ont toutefois jamais été utilisées de manière significative dans le secteur canin, jusqu’à maintenant.

Les chiens sont plus mobiles et leurs mouvements sont plus complexes que ceux des humains et des chevaux, ce qui permet aux chiens de plus facilement compenser leurs mouvements et cacher une boiterie. Dans cette étude, l’équipe de recherche a développé un ensemble de marqueurs unique aux chiens afin de pouvoir montrer que le tournage à haute vitesse est une méthode fiable pour détecter les changements de mouvement dans le corps, particulièrement les mouvements des quatre pattes qui caractérisent des troubles de mouvement.

Afin d’évaluer la méthode, le vétérinaire en charge du projet a étudié 20 chiens en bonne santé et 20 chiens qui se sont fait opérer pour une rupture de ligament croisé antérieur, qui est l’une des blessures orthopédiques les plus courantes traitées chirurgicalement chez les chiens. Les chiens opérés qui ont fait partie de l’étude avaient tous déjà bien progressé dans leur guérison et se rapprochaient de leur activité normale.

Durant l’étude, les chiens ont été filmés à haute vitesse afin de pouvoir suivre le mouvement de tous les segments d’os et chaque dimension du mouvement. C’est à ce moment qu’il est possible de distinguer la différence entre les mouvements d’un chien en bonne santé et un chien qui a été opéré, mais également la différence entre une jambe opérée et une jambe non opérée. Sur la base des données mesurées, il est alors possible d’évaluer le tournage à haute vitesse comme une méthode pouvant être utilisée sur les chiens.

Le tournage à haute vitesse signifie que les chiens sont équipés avec des marqueurs réfléchissants sur différentes parties du corps. Ensuite, 14 caméras infrarouges filment le chien en mouvement, où la lumière infrarouge se reflète sur les marqueurs du chien. Sur la base de l’information enregistrée, le logiciel derrière les caméras produit ensuite une reconstruction d’un modèle à trois dimensions, ce qui rend possible de capturer toutes les dimensions du mouvement filmé.

Grâce au fait d’avoir pu examiner à la fois des chiens en bonne santé et des chiens opérés, il a donc été possible de distinguer les différences de mouvement entre les deux groupes. Les résultats de l’étude n’ont pas encore été publiés, mais le vétérinaire en charge du projet raconte qu’ils impliquent que le tournage à haute vitesse pourra, dans un avenir proche, être utilisé pour le diagnostic clinique. Le tournage à haute vitesse pourra aussi être utilisé lors du suivi des troubles, mais également dans le cadre d’autres recherches, pour l’apprentissage, pour le diagnostic de boiteries et pour la réadaptation.